A good girl – La perfection imparfaite

Genre : Young-adult, thriller

Editeur : Lumen

Résumé :

Ses amis la pensent parfaite, et pourtant…

Ce qu’il faut savoir sur Riley Stone :

1. Riley Stone est la perfection incarnée (Demandez autour de vous.)

2. Elle a un faible pour son prof de français, Alex Belrose. (Qu’elle soupçonne ne pas être indifférent à son charme.)

3. La vie entière de Riley est déjà planifiée. (Ce n’est pas négociable.)

4. Elle a toujours su préserver ses petits secrets. (Toujours.)

5. Riley est persuadée que sa vie est sur la bonne voie. (Et rien ne pourra y changer quoi que ce soit.)

6. Elle n’a rien d’une adolescente ordinaire. (Et ne s’en cache d’ailleurs absolument pas.)

7. Les petits jeux, ce n’est pas vraiment son truc. (Mais s’il faut s’y prêter, elle gagne toujours.)

L’un de ces jeux est sur le point de commencer, elle le sent… Sauf que Riley a un plan. Et elle compte bien l’emporter. Car elle ne perd jamais.

Entre Pretty Little Liars et Gone Girl, un roman percutant sur une fille parfaite (ou presque), prête à tout – absolument tout – pour s’assurer que ça ne change pas.

Mon ressenti :

A good girl est un roman sur lequel je ne me serai pas arrêté de prime abord. Mais les avis parlant d’un twist incroyable m’ont incité à le tenter. Alors, qu’en est-il ?

Eh bien, malheureusement, j’en ressors mitigée (ne partez pas !, vous allez comprendre pourquoi).

Je suis mi-figue mi-raisin car 90% du livre ne m’a pas intéressé. On est centré sur la perfection de l’héroïne et sur sa romance avec son professeur de français qui perd rapidement de sa superbe a son contact. Chose que j’ai d’ailleurs trouvé dérangeante car si de prime abord il avait l’air mature et équilibré, très vite à son contact il devient enfantin et incohérent.

Les personnages sont plutôt ternes : le déroulé de leur vie ne m’a pas donné envie d’en savoir plus et les parents de Riley me donnaient l’impression d’être des parents palmiers : ils étaient là pour décorer. Le frère n’apporte rien non plus comme profondeur juste une utilité de raccord en tant qu’ami de lycée du professeur de français.

Ce qui a été intéressant est qu’on se rend compte qu’elle est une perfection imparfaite. Dans le sens où sous ses allures de fille sage, elle fera tout pour atteindre ses objectifs et ne supporte pas d’être contrariée : c’est une psychopathe. Le fait qu’on suive l’histoire à travers ses yeux est l’astuce permettant de nous surprendre complètement et c’est excellement réussi !

On se pose des questions et on cherche à savoir ce qui est vrai dans tout ce faux, et ce qui s’est réellement passé.

Je préviens qu’il y a un spoiler afin que ceux le voulant puisse voir ce qu’est le twist et échanger avec moi s’il le veulent. Je ne fais quasiment jamais de spoil dans mes chroniques, mais ici, j’estime que c’est nécessaire.

SPOILER

Elle arrive à se débarrasser de personnes qu’elle jugeait dérangeantes mais on manque de certaines informations pour que le puzzle soit complet.

La femme du professeur de français était juré dans un des concours qu’elle participait. Elle lui avait donné les mauvaises notes l’ayant fait pour la première fois être 2e et pas 1ère. Donc, pour la première fois, elle avait perdu. Elle n’a plus jamais participé. Eh bien, au twist, on comprends qu’elle a manipulé son professeur de français afin qu’elle meure.

De même, un camarade de classe lui talonnait pour la place de major de promo. Elle s’en est débarrassée afin qu’elle reste major (donc première) et qu’il ne puisse pas la dépasser grâce à une option qui lui aurait fait avoir une moyenne exceptionnelle.

Cette partie, je l’ai trouvé incroyable car si j’ai compris comment elle a fait en sorte que le professeur de français se débarrasse de son concurrent, je ne vois pas comment elle l’a mené à penser qu’il devait tuer sa femme. De plus, il reste d’autres zones d’ombres : le professeur s’est fait passer pour mort mais on ne sait pas pourquoi : était-ce sous sa demande ? Si tel est le cas, pourquoi était-elle surprise qu’il soit en vie ? Pourquoi feindre aussi l’étonnement à la vision des victimes dans la voiture ?

Comment a-t-elle réussi à tant lui embrouiller l’esprit ? Savait-elle déjà qu’il était fragile mentalement ? On nous a donné pour informations que ses consultations psychiatriques étaient inutiles car elle savait mieux que le psychiatre comment analyser l’esprit humain. Cela a-t-il joué ou bien était-ce un moyen de dire qu’étant une psychopathe, elle a su se soustraire à l’expertise d’un psychiatre afin de ne pas avoir à le consulter régulièrement ?

EXPLICATION DU GROS ATOUT DU LIVRE POUVANT ETRE UN SPOIL

Et de manière plus globale, on en vient à se dire si tout ce qu’on a lu n’était pas en fait un fantasme déformé de son esprit. Elle est la seule narratrice. De ce fait, ce qu’elle dit fait office de réalité pour nous. Mais si sa réalité est tronquée et fausse, ce qu’on lit n’a été qu’un tissu de mensonge ! Si vous avez vu le film LE JOKER de Todd Philipps, vous comprenez ce que je veux dire parfaitement. Et si c’est cela, cela ne rend le livre que plus excellent pour moi.

FIN DU SPOILER DEFINITIF

Régulièrement, il y a des petits encarts d’informations sur Riley, les choses qu’on doit savoir su elle. Il y a tant d’exploits d’elle qu’on se demande si elle est humaine. En tout cas, il semble que toute sa vie tourne autour du mot « perfection » et qu’elle aspire à mettre en pratique, à chaque seconde, le perfectionnisme.

Cette rigidité et ce refus catégorique de s’écarter de sa route de conduite est précisément l’élément qui m’a fait poursuivre le récit malgré mon ennui car une personne aussi peu souple est cache souvent un trouble mentale qui va la pousser à faire des choses peu morales pour que rien ne change.

Je suis bien consciente que c’est justement cette apparente normalité pendant tout le récit qui a permis au twist d’être un tel coup de poing. Vraiment. L’autrice sur ce point a bien construit son texte : tout est normal. Tant que c’en est fade. C’est d’un réalisme réussi !

Les récits contemporains ne sont pas ma tasse de thés, mais les romances de ce genre avec des bad boys, des riches et jeunes patrons ou des bikers sont loin de la réalité. Entre les passés sombres à faire pleurer dans les chaumières et les personnalités toxiques, il y a un monde avec notre quotidien.

Il y a justement divers éléments dans ces histoires que le commun des mortels ne vit pas afin d’intéresser les lecteurs, sinon ils s’ennuieraient. Et ici, l’autrice semble avoir pleinement fait en sorte que ce soit la vie d’une personne lambda qu’on suive. Une lycéenne sans histoire, tout juste ponctuée de fêtes et d’alcools (voyez comment on retrouve immanquablement cette case « fête étudiante » dans ce type de livres….).

La vie, la majorité du temps, est assez monotone et fade. Les connaissances et l’entourage ne sont pas non plus des personnes incroyables ou pleines de qualités. Que ce soit les parents ou les amis. On les trouve géniaux car nous avons un lien fort avec eux. Notre vie, d’une vue extérieure, paraîtrait fade à beaucoup de lecteurs.

Bien sûr, certaines personnes dans la vie réelle, font en sorte de la pimenter régulièrement (parce que justement, la normalité c’est la monotonie), mais CHAQUE JOUR, c’est peu probable. Vous voyez ce que je veux dire ? Même une célébrité, si elle gère juste son quotidien n’a pas une vie ultra palpitante, d’où le fait qu’elle s’occupe (voyages etc). Bref.

Amanda K. Morgan a bien mis en avant que les lycéens ne font pas grand chose de palpitant, hormis étudier, s’inquiéter pour l’avenir et avoir des relations sociales. C’est du contemporain pur. Et Riley qui n’est pas une personne aimant sortir n’aidait pas à rendre le récit plus mouvementé.

De ce fait, objectivement, ce récit est une franche réussite qui mériterait un bon 17,5/20 voire un 18/20 !

Mais subjectivement, je lui met 13,5/20. Pourquoi ? Parce que, comme je l’ai dit et répété, le contemporain, ce n’est pas pour moi, et je n’ai aimé que le twist de fin. Donc pour ma propre appréciation, ce n’est pas une histoire que je chérirai, mais vous vous en doutez vu que même en mangas, je ne suis pas une férue de tranche-de-vie (ça m’ennuie).

Affinités :

Je recommande ce roman à ceux n’ayant rien contre les romances de lycée et la vie des jeunes qui s’y déroulent avec leurs déboires et petites erreurs. Tout comme à ceux curieux, qui aimeraient comprendre ce qu’est le twist si particulier de cette histoire et pourquoi cette parfaite lycéenne n’est pas si parfaite !

Ma note (donc subjective) : 13,5/20

La note objective : 17,5/20

Pareil, je ne mets quasiment jamais deux notes mais là, j’estimais qu’il le fallait.

13 réflexions sur « A good girl – La perfection imparfaite »

  1. J’avais adoré ce livre ! En fait j’avais trouvé le début assez ennuyant parce qu’il ne se passe pas grand chose, mais au final la fin était exceptionnelle. Je ne m’en souvenais pas avec exactitude (ton spoiler m’a bien aidée), mais j’avais trouvé tout le dénouement complètement fou et plein d’incohérences. D’ailleurs, une des choses qui m’a le plus marquée dans ma lecture c’est, comme pour toi, le jeu des apparences : Riley semble parfaite mais elle ne l’est pas du tout 🙂 L’auteure nous a maintenu dans une illusion durant toute la lecture, j’ai eu l’impression

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    1. C’est justement ce qui a valu à ce livre une note objective de ma part 🙂 la fin est dingue et remet tout en perspective et en cause. Ce qu’on trouve incohérent, si ça se trouve, est juste la cause de l’excellent ficelage de l’autrice : peut-être qu’on a laissé passé des infos et pas tout compris du coup c’est incohérent pour nous. .J’ai pas la foi de relire mdr, mais je pense que ce type de livre il faut 2 voire 3 lectures attentives pour vraiment voir si la fin était incohérente ou si elle était vraiment dingue du fait de l’imprévisibilité et que tout ce qu’on a lu était faux. L’autrice n’a pas facilité les choses par l’absence d’explication ou quoi, ce qui est normal vu qu’on est du point de vue de Riley. Il aurait fallu le point de vue extérieur de quelqu’un d’autres pour bien savoir ce qui était vrai ou faux.

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      1. Je suis totalement d’accord avec ce que tu dis sur l’incohérence ! Je pense que durant la lecture il y avait des indices cachés qu’on ne pouvait pas débusquer à la première lecture… Parce que ce serait quand même étonnant qu’une auteure fasse des incohérences exprès, il doit y avoir une logique. Cela dit comme toi je ne pense pas relire l’histoire (en tout cas pas tout de suite 😉 )
        Et oui il y aura pu avoir un point de vue extérieur mais je trouve que c’est mieux sans, comme ça on a plusieurs interprétations possibles. Etre dans le flou est aussi ce qui fait le charme du roman, dans un sens

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