Une farouche liberté : la lutte d’une vie pour des vies

Genre : Littérature française/biographie

Editeur : Grasset

Résumé :

Gisèle Halimi : Soixante-dix ans de combats, d’engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et la volonté, aujourd’hui, de transmettre ce qui a construit cet activisme indéfectible, afin de dire aux nouvelles générations que l’injustice demeure, qu’elle est plus que jamais intolérable. Gisèle Halimi revient avec son amie, Annick Cojean, qui partage ses convictions féministes, sur certains épisodes marquants de son parcours rebelle pour retracer ce qui a fait un destin. Sans se poser en modèle, l’avocate qui a toujours défendu son autonomie, enjoint aux femmes de ne pas baisser la garde, de rester solidaires et vigilantes, et les invite à prendre le relai dans le combat essentiel pour l’égalité à l’heure où, malgré les mouvements de fond qui bouleversent la société, la cause des femmes reste infiniment fragile.

Mon ressenti :

Vous n’êtes pas sans savoir que je suis en droit, et peut-être avez vous vu qu’une figure du féminisme et du droit nous a quitté récemment cette année, Me Gisèle Halimi

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je n’ai connu cette grande dame qu’à sa mort. Lorsque les médias relayaient une des plus grandes affaires ayant secoué le droit et la justice à propos de l’avortement fait par une mineur de 16 ans ayant été violée, et épaulée par sa mère pour cette tâche.

Si le problème ne vous saute pas aux yeux maintenant, dites-vous que c’était dans le temps pas si lointain où l’avortement était prohibé. Où c’était une infraction, quand bien même vous aviez été violé.

Elle a réussit à faire cette jeune fille être acquittée. Elle a réussi à faire le viol, autrefois délit malgré la mort qu’il laissait à l’intérieur de la victime, être défini comme un crime puni de 15 ans de réclusion criminelle.

Et je me suis dit « je dois la connaitre ». J’ai donc acheté La cause des femmes, le livre parlant en détail de cette affaire et écrit par cette avocate. Mais j’ai aussi pris une farouche liberté, parce que le titre a fait écho dans ma tête.

Le viol est comme une mort inoculée aux femmes un jour de violence.

Une farouche liberté est son dernier livre, paru cette année, juste après sa mort. Il livre ses intimes pensées au lecteur. Montre la naissance d’une grande femme, dans un monde où le genre féminin est souvent relégué à la dernière place.

Le roman porte bien son titre. Une farouche liberté.

La ténacité de cette femme transparaissait depuis son enfance, s’insurgeant contre les inégalités, contre l’injustice, contre sa famille qui voulait la marier au plus vite, contre sa famille qui ne l’encourageait pas dans son éducation, comme si, de toute façon, ça ne lui serait jamais utile.

Se dressant contre la société qui rajoutait des handicaps aux femmes, qui usait du genre masculin comme d’une arme envers elles, qui les condamnait à un seule type de position sociale, en leur ôtant la possibilité de décider sur leur corps et avenir.

S’indignant contre les paroles sexistes, machistes, et contre sa mère, qui lui a laissé jusqu’à la fin, une grande blessure.

Pourquoi maman ? Pourquoi ne m’as-tu jamais aimé ?

Ce dernier roman de Gisèle Halimi est construit sous forme de questions- réponses mais il s’écoule fluidement. On voit la création de son association, comment elle a livré ses batailles, comment elle a tenu bon dans une sphère patriarcale où, rien que le fait d’être une femme, donnait moins de poids au tribunal. Où les gens disaient que si elle gagnait, c’était pour son charme, et si elle perdait, c’était parce qu’il ne s’agissait pas d’un travail pour bonne femme…

Retraçant la vie de l’une des plus grandes avocates de France, farouchement engagée pour la cause des femmes, farouchement attachée à sa liberté.

Affinités :

Il n’y a nul besoin de notions de droit pour lire ce livre et l’apprécier. Ni besoin de connaître cette femme depuis le début.

Lisez le si vous êtes curieux de découvrir la personnalité d’une femme tant respectée en France dans le monde judiciaire, et qui a tant fait pour la cause des femmes.

Il ne vous touchera peut-être pas comme il m’a ému, chacun ses perceptions et ses subjectivités, mais il ne peut pas vous laisser indifférents.

Ma note : 18/20

Coup de cœur !

3 réflexions sur « Une farouche liberté : la lutte d’une vie pour des vies »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.