Genre : Seinen
Editeur : Meian
Résumé :
Baltzar refuse la proposition du prince August et parvient à le convaincre de demander une alliance militaire avec Weißen.
En chemin vers l’endroit secret où l’entrevue avec le chef d’État-Major aura lieu, ils rencontrent avec surprise Liebknecht à bord de leur train.
Ce dernier souhaite persuader les parlementaires du Baselland que l’armée de Weißen a d’autres priorités à gérer, notamment avec leur occupation du Norden-Trade qui n’est pas du goût de leurs pays voisins…
Mon ressenti :
« Qui est pris qui croyait prendre » est un proverbe pouvant facilement définir le contenu de ce tome dans divers aspects
Comme dit dans le tome 3 (ici), Baltzar se révèle être un personnage fort intéressant qui, par son ingéniosité ayant permis des petits changements mélioratifs dans la situation du Baselland, se voit apprécié par le second prince, Reiner. Un fait qui atteste la largesse de ses compétences quand on se rappelle leur rencontre conflictuelle du tome 1.
Le deuxième prince nourrissant le désir de détrôner son frère Franz du trône, pas par soif de pouvoir mais pour l’incompétence de celui-ci et pour rendre plus fort et sûr son royaume pour ne pas ployer sous la probable invasion de pays tiers, va requérir dans son objectif, l’aide de Baltzar. Si notre instructeur rationnel et réfléchi a fantasmé sur le statut que cela lui conférerait d’être le bras droit d’un homme puissant, il ne perd pas de vue sa mission et son sang-froid : mettant de côté ses envies audacieuses, il permettra au prince (sous sa demande) d’avoir une entrevue non officielle avec ses supérieurs au Weiben !
S’il semble que « madame Chance et Bonne Fortune » soient de bonnes amies du jeune militaire, le vent pouvant les faire tourner en « monsieur Problème » s’infiltre et grossit lentement au fil des pages : son ancien ami et fauteur de trouble par excellence, Rudolf, croise sa route, et quand cette étincelle apparaît, le feu n’est pas loin.
Et quel feu ! à peine sortis des manipulations des dirigeants militaires du Weiben, le prince Reiner, fier d’avoir conclu une alliance avec eux, se retrouve embarqué dans une guerre ! Toutes les mesures à leur arrivée et la partie de chasse propre à cette époque pour tisser des liens et reconnaître « la valeur » des hommes montrent leur vrai visage : un simulacre pour que le pacte soit établi et qu’il se retrouve lié à cette embrouille qui existait bien avant la mise en scène alarmiste du messager.
Malgré un soupçon de prévisibilité dans cet enchaînement conduisant à la grosse entourloupe que le prince aveugle n’a pas su remarquer, signant l’accord plus vite que son ombre (ne signez jamais aussi vite un contrat), l’histoire n’a perdu en aucun cas mon intérêt et par la suite, l’a même intensifié.
Dans ce conflit, des « volontaires » de l’école militaire du Baselland sont réquisitionnés pour y participer et cela donne l’occasion de se pencher sur Paul Breitner dont la vie et les aspirations sont détaillées pour bien montrer à quel point il n’a aucune envie d’être l’un des « volontaires » auxquels on a donné l’ordre d’aller en guerre. Il est prêt à se faire porter pâle pour éviter la guerre en buvant du bouillon de tabac.
En fait, j’ai beaucoup aimé cette partie car jusqu’à présent on avait souvent eu l’angle de vue de ceux aimant faire partie de l’armée et d’y dédier leur vie. Voir une personne modeste intégrée le corps miliaire pour alléger la charge que représenterait des frais de scolarité à sa famille nombreuse, embrasser les contraintes liées à cette fonction dans le but de finir par atteindre, en prenant sa retraite miliaire, le véritable objectif de sa vie, était à la fois très pertinent mais aussi utile. Cela a permis de montrer le système éducatif de Baselland, de reconversion professionnelle et comment certaines places sociales sont attribuées, rappelant que cela n’a rien à voir avec notre temps où, dès lors qu’on « s’en donne les moyens » on peut exercer le métier qu’on souhaite.
On ne peut qu’espérer qu’il ne figurera pas dans l’hécatombe qui se crée vers la fin du tome à cause des bombardements et fusillades des forces ennemies prêtes à mourir avec honneur et qui ne se laissent pas déstabiliser par les stratégies de défense et d’attaque que Baltzar avait préparé, en flairant la fumée de ce feu sans bois.
Ma note : 16/20
Une réflexion sur « Baltzar – la guerre dans le sang, tome 4 »