Grace and Fury, tome 1 : une chance avortée

Genre : Dystopie, Young-adult

Editeur : Hachette

Résumé :

« Il était interdit aux femmes de lire. Il était interdit aux femmes de faire quoi que ce soit, vraiment. »

Toute sa vie, Serina a été formée pour devenir Grâce : une femme choisie pour son élégance, sa beauté, et pour se tenir aux côtés du roi. Cette année, c’est le prince héritier, Malachi, qui va choisir sa compagne. Serina se rend donc dans la capitale de Viridia accompagnée par sa sœur, Nomi, qui deviendra sa servante. La première y voit l’opportunité de sauver sa famille de la pauvreté ; la seconde n’y reconnaît qu’un exemple de plus de l’oppression des femmes.

Contre toute attente, c’est Nomi qui est choisie pour devenir Grâce. Mais elle cache aussi un lourd secret : elle sait lire, une activité interdite aux femmes de ce pays. Lorsque les deux sœurs sont surprises en possession d’un ouvrage que Nomi a volé dans la bibliothèque royale, Serina se dénonce aussitôt comme coupable. Elle est alors envoyée sur le mont aux Ruines : une île devenue prison pour femmes.

Si elle veut survivre, Serina devra s’endurcir. De son côté, Nomi la rebelle devra faire semblant de se soumettre aux règles du palais afin de gagner l’influence nécessaire pour délivrer sa sœur.

C’est un livre, caché dans les affaires de Nomi, qui lui fait entrevoir la vérité. Et si Viridia avait autrefois été dirigée par des femmes ? Si la personne qui lui avait laissé le livre était un allié ?

Mon ressenti :

Grace and Fury est un roman féministe dans le sens où les thématiques abordées montrent à la fois l’injustice extrême faite aux femmes, tout en portant un vent de changement par celles qu’on ne cesse de dire de se taire.

Dystopie à deux voix, on alterne entre Nomi et Serina. Si de prime abord on pense directement que Nomi représente la « furie » et Serina « la grâce », les tourments dans lesquels elles seront plongées vont assez vite nuancer ce propos.

Nomi est vive d’esprit, pleine d’énergie et ne supporte pas la société dans laquelle elle vit. Elle ne peux se résoudre à soit devenir une grâce (ce qui est hors de question pour elle), soit devenir une servante (les suivantes des grâces), soit être une ouvrière. Elle aimerait être plus que ça, mais elle n’a pas le choix d’aller au-delà de ces trois possibilités préétablies. Aucune ne le peut.

Les femmes n’ont pas le droit de lire sous peine de se retrouver dans une prison où la mort est la seule issue de la quitter. La peine perpétuelle dans ce livre prend tout son sens.

Au tout début, Serina ne sera pas forcément le personnage a s’attirer la sympathie. Je comprenais qu’elle voyait en ce statut de Grâce l’opportunité de sauver sa famille, et dans une société pareille, c’était le mieux qui pouvait leur arriver. Mais voir l’oppression faite aux femmes, leur place de jolis bibelots aux côtés d’un roi les collectionnant par dizaines et le peu de valeur qu’elles ont a fait naître en moi une frustration que je rejetais sur la passive et douce Serina.

La frustration générée était une très bonne chose car cela signifiait que je me sentais concernée par l’histoire et que je voulais découvrir la suite, voir si Serina allait survivre, et ce que Nomi et sa grande bouche allaient devenir.

Le tournant d’attaches que je ressentais envers les personnages s’est opéré au premier duel à mort auquel Serina a assisté sur l’île. Les gardes se complaisent dans un jeu malsain consistant à faire les détenues s’entretuer dans une bataille royale où seule la survivante pouvait repartir avec la nourriture.

Exerçant ainsi un contrôle mentale sur elles, les gardes s’assuraient de leur obéissance car la faim rongeant les tripes de chacune est un feu qu’elles veulent apaiser et pour cela, il faut jouer le jeu.

Serina devient alors le personnage le mieux construit du livre, tandis que Nomi dans laquelle je me retrouvais au début, enchaîne les mauvaises décisions en laissant au placard sa vivacité d’esprit.

Le twist n’a pas eu l’effet escompté sur moi. Et je ne parle pas de la classique rébellion que l’on retrouve dans chaque dystopie car un système répressif et oppressant amène forcément un jour l’explosion des brimés et le renversement du système.

De ce fait, bien que cela reste dans l’ensemble un bon livre avec tous les ingrédients plaisants, je ne lirai pas la suite car Hachette n’a jamais publié le reste. Je lis en VO, mais j’ai trop de livres en VF pour attaquer d’office ce tome 2.

Affinités :

D’une structure narrative plutôt classique et cohérente avec les ingrédients qu’il faut pour plaire, ce roman s’adresse aussi bien aux jeunes adolescents que plus âgés. Son côté féministe est clairement le plus qui permet d’y accrocher.

Le rythme est bon, le twist certes prévisible n’enlève pas le côté sympa du livre. Je le recommande donc à ceux voulant lire une dystopie de ce type mais conseille à ceux ne lisant pas en VO et finissant très frustrés de ne pas avoir la suite d’une histoire de l’éviter.

Ma note : 15,5/20

9 réflexions sur « Grace and Fury, tome 1 : une chance avortée »

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