Gods of men – Le créateur nous a-t-il vraiment abandonnés ?

Genre : Fantasy, Young-adult

Editeur : Rivka

Résumé :

La magie est interdite dans les Cinq Provinces, et ceux qui en sont doués depuis la naissance sont pourchassés et tués. Sable ignore que sa musique renferme un pouvoir, jusqu’au jour où, à peine âgée de neuf ans, elle arrête par accident le cœur de sa petite sœur avec sa flûte, la tuant sur le coup. Atterrée par ce qu’elle a fait et craignant pour sa propre vie, elle s’enfuit loin de la juridiction provinciale, pour atterrir dans les Landes Sauvages, terre d’exilés et de brigands. Là, Sable se terre, sous le poids de la culpabilité, et survit en tant que guérisseuse. Jusqu’à ce que, dix ans plus tard, quelqu’un – ou quelque chose – la retrouve… et la traque sans merci.

Mon ressenti :

Gods of men a directement attiré mon attention avec sa couverture, son titre et le résumé m’a convaincu qu’il devait faire partie de mes lectures. Qu’en est-il ?

Ce fut une très bonne lecture ! L’atmosphère aux différentes étapes clés du livre est bien retranscrite et l’aventure est palpitante. Les descriptions sont bien visuelles et l’action est légion.

Le prologue nous place dans une époque clé de Sable, du temps où elle se nommait Imari. Zurina d’Istraa au pied dansant et avec la musique au cœur, elle avait pour habitude de jouer de la flûte à chaque occasion, notamment lors des événements diplomatiques de son roi de père.

Pourtant, alors que la musique la transporte au plus haut sommet de plénitude, dans une fusion parfaite, à la fin de son morceau, elle se rend compte que tous les invités sont endormis. Pire encore, en prenant le pouls de sa petite sœur qui ne devait pas se trouver là, elle s’aperçoit qu’elle est morte.

Elle prend alors conscience de la peur dans les yeux de son aîné de frère qui, à peine réveillé, la supplie de s’enfuir du regard. Elle est une Liégée. Elle possède des dons pouvant lui valoir la peine de mort.

En une nuit, elle perd tout. Le coeur en morceaux et pétrie d’effroi, elle s’enfuit vers les Landes Sauvages, une zone où se trouvent les pires criminels, et les plus sombres créatures des cinq provinces.

S’il est vrai que j’ai mis du temps à m’imprégner du récit et de la plume, je peux affirmer que ce n’était pas par manque d’intérêt ou par sensation de remplissage de pages. Il m’a juste fallu du temps pour pleinement m’intéresser à l’histoire car les cent premières pages sont de la contextualisation du monde. C’était bien narré mais pour je ne sais quelle raison, une fine membrane faisait obstacle entre moi et l’immersion totale.

Bref, une fois ce cap dépassé, on enchaîne les pages pour savoir ce qu’il va advenir de Sable car l’autrice, Barbara Kloss, est loin d’être tendre avec ses personnages.

D’ailleurs, propre au thème de génocide et de guerre entre peuples ressassant de vieilles amertumes, il y a des actes délicats pouvant heurter la sensibilité. Cela renforçait l’aspect écœurant de certains personnages mais ce n’était pas de manière gratuite. C’était cohérent et réaliste. Dur. Révoltant.

L’Inquisition dans toute sa splendeur. La foi des hommes interprétant comme bon leur semble les signes divins, devenant des monstres perdant de vue le ciel, et répandant le chaos au nom de dieux dont ils ont sali le nom.

J’ai serré les dents et espéré que le retour du karma serait sans pitié, tout comme certains l’ont été. De ce fait, le livre réussit aisément à créer des émotions au lecteur. Mais j’avertis les âmes sensibles. Les créatures sombres et les antagonistes le sont vraiment. Les tabous et ignominies prennent vie dans ce livre.

Il vaut largement le coup de tenter l’aventure, que ce soit pour l’univers bâti, les personnages réservant des surprises, les héros en perpétuel évolution et les dons qui s’animent, tout s’écoule fluidement.

Les personnages secondaires ne sont pas dénués d’intérêt, mais hélas, j’ai vu les deux twists arriver. Pas parce que c’était très prévisible, non. Parce que je suis tordue.

Quant aux personnages principaux, bien que Sable avait sa petite touche d’humour, et qu’elle soit une forte tête, mon attachement pour elle n’a pas été immédiat. En fait, elle a tout pour plaire, et en général, ce n’est pas ce type de personnages qui fait battre mon cœur. Mais sa force d’esprit après toutes les tragédies qu’elle a vécu ne peut que mener à ce qu’on l’apprécie. Cela a donc été le cas pour moi aussi. Mais mon gros faible va à Jeric.

Second prince des Corinthiens, surnommé le Loup, il est responsable de la mort de milliers de personnes appartenant au peuple de Sable. Il est impitoyable. Sans clémence. Mais ses œillères sur son monde, sur ce que son frère, prince héritier, a fait de lui, finissent petit à petit à par tomber.

C’est donc son excellent développement qui m’a plu. Loin d’être un personnage parfait, sa force implacable et sa rage sanguinaire m’ont intrigué. Toutefois, alors qu’il avait sa propre vision de la justice et qu’il œuvrait pour le bien de son royaume, il a fini par voir que, même s’il y a souvent deux points de vue diamétralement opposés dans une guerre, il y a des abus dans les deux cas qui sont inacceptables.

Lui qui avait toutes les raisons de haïr le peuple qu’il n’a cessé de décimer, il a fini par comprendre que la haine n’engendre que la haine et qu’il n’y a jamais de fin heureuse lorsqu’on a les mains pleines de sang.

Qu’es-tu devenu, mon Jos chéri ?

Affinités :

Je recommande ce roman à ceux aimant les récits aux nuances sombres, ceux savourant la fantasy, les gros pavés, les personnages nuancés et les créatures originales imbriqués dans un univers complexe.

Ma note : 16,5/20

11 réflexions sur « Gods of men – Le créateur nous a-t-il vraiment abandonnés ? »

    1. En effet ! mais je la trouve discrète sur les réseaux, j’ai dû « fouiller » pour dénicher ce roman. Enfin, elle vient d’arriver, elle finira sans doute par être plus visible. Je me dis juste que pas mal de monde on dû passer à côté faute de com style matraquage. C’est comme Cendresa de Phoenix Pharell. Quasiment personne n’en a entendu parler alors que l’intrigue est complexe et addictive. Bref, comme tu dis, hâte de lire la suite 😀

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  1. N’ayant jamais pu le trouver d’occasion, je pense le prendre sur le site de la maison d’édition, dès que j’aurais sorti Trône de Cendres de ma PAL…
    En tout cas, le récit a l’air sombre comme je les aime, et j’apprécie que les œillères de l’un des protagonistes tombent petit à petit !

    Aimé par 1 personne

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