Hybrides, Tome 1 : Rage

Genre : Bit-lit, Science-fiction

Edition : Milady

Résumé : hybrides-tome-1-rage-1033571-264-432

Ellie est horrifiée de découvrir que le laboratoire dans lequel elle travaille mène à bien des expériences sur des sujets humains, leur injectant de l’ADN animal pour créer une nouvelle espèce.

Lorsqu’elle se prend d’affection pour l’un de ces cobayes, elle risque tout pour le sauver – même s’il doit pour cela la haïr. Car Rage n’a jamais connu l’amour ou la pitié, et il ne pardonne pas la trahison.

Une fois libre, il jure de la tuer, mais lorsqu’il la tient entre ses griffes, ce n’est plus la haine, mais le désir qui envahit son âme…

 

Avertissement :

Il y aura des spoilers dans cette critique afin d’expliquer au mieux ma vision des choses, je le dirai devant les deux endroits concernés.

Mon ressenti :

J’ai lu ce livre car il était dans un classement de livres les plus lus de l’été…Je n’aurai pas dû.

Tout d’abord charmée par l’aspect hybride et original de l’histoire, dès le prologue, le livre avait pris à mes yeux un mauvais pas. Puis les autres chapitres ne cessaient de me confronter à ce que je pensais : c’est une décadence littéraire.

Le style de l’auteur n’a rien de particulier, c’est même sur les bords très agaçant. Il y a énormément de répétitions de phrases, parfois même de paragraphes (expliquant la situation des personnages, le divorce des parents et celui de Ellie, sa culpabilité après ce qu’elle avait fait à Rage, etc), des répétitions de dialogues aussi ainsi que des répétitions d’expressions : « c’était vraiment moche »…Vraiment ? Sur plus de 400 pages, on est obligé de nous bassiner avec cette expression ? La langue française n’est pas assez riche pour varier ? C’est terrible.

Ce qui amène ma remarque suivante : la pauvreté et le ridicule des dialogues. Tout est dans l’extravagance et le langage de sourd. Pour exemple : Justice demande à Ellie si elle est blessée, elle lui répond que non, et il repose la question la phrase d’après ! Et y’en a à la pelle des trucs comme ça. Pour le ridicule, les personnages ne sont tellement pas crédibles quand ils s’expriment et tellement dans l’abus, que c’est grotesque.

D’ailleurs, en parlant d’abus, Rage en est la personnification. ça n’a pas de sens. Il a de l’ADN canin, pas d’un loup alpha suprême, seigneur. Il gronde et grogne à tout bout de champ, ne laisse pas Ellie prendre ses décisions, et le pire, ne pense qu’à faire des galipettes et à mettre en action ses pensées. Qu’est-ce-que c’est que ça ? Le livre est donc bourré de scènes de sexe. Je les sautait ! ça ne rimait à rien. Trop de sexe tue le sexe dans un livre, je suis désolée, c’est pas ce que je cherchais en prenant ce bouquin.

Le pire, c’est le raisonnement du type. Il justifie quand-même

[SPOILER]

le viol qu’il exerce sur Ellie comme une vengeance. Parce que, je suis désolée, mais attacher quelqu’un, nu, à un lit et se mettre à faire des attouchements à cette personne sans son consentement, c’est du viol. Et c’est abject.

[/SPOILER]

Le pire étant que l’auteur essaie de nous maquiller ça en espèce de truc pas consentant au début puis à la fin, tout baigne…Euh..Non ! Non ! ça ne passe pas. Le choix « accepte et passe un bon moment ou subis »…ben c’est pas un choix, la finalité est la même.

Bref. J’aurai dû m’en douter que ce livre serait un désastre pour moi. Depuis la scène où le désir monte dans le prologue

[SPOILER]

alors que Rage vient de se faire violer avec une matraque, y’a un gros truc qui cloche. Un gros !

[/SPOILER]

Pour ce qui est d’Ellie, vous l’aurez compris, ça ne va pas, là aussi. Elle est trop tolérante, faute de trouver un autre mot. .Elle accepte tout, elle pardonne tout. Pour moi elle n’a pas de personnalité. Les scènes où elle tue des gens….j’avais aucune émotion en les lisant. Limite, on aurait dit que ses meurtres étaient des détails. Ce qui était d’ailleurs très agaçant avec elle, c’était sa manie à pleurer pour tout, à avoir les larmes aux yeux partout ! Constamment. 400 pages hein, 400. Vous imaginez ? Un véritable déluge cette fille !

Et puis, enfin, le clou du spectacle : la romance. En un clin d’œil, ils sont devenus le centre de l’univers de chacun…Ah.
De plus, il y avait beaucoup de mièvrerie qui sonnait faux à mes oreilles…

Je ne vais pas m’étendre sur les autres personnages, tout aussi stéréotypés et exagérés que les deux principaux. Parce que oui, vous devez vous en doutez, mais les hybrides ont des sexes énormes, et ils continuent à gonfler pendant les ébats, et forcément les humaines, notamment Ellie, sont très étroites, et patati, et patata.
Justice même…Ce personnage…Je ne sais quoi en dire. A quoi servait-il vraiment ? C’est à croire qu’il passe sa vie près de la maison de Rage pour les interrompre en plein ébats et sauver Ellie (qui n’a pas besoin d’être sauvée). Bref.

Autre lacune : au final, le monde des hybrides, leur adaptation au sein de la société est en fond dans l’histoire…Mais vraiment en fond. Quasiment en sourdine. C’est presque un prétexte pour juste mettre une romance. A part les racistes extrémistes etc, qui mitraillent ou veulent kidnapper à tout bout de champ… ben y’a pas grand chose.
Les femmes Hybrides apprennent les tâches domestiques, et les hommes jouent au commando…Génial.

Anecdote :

Vous savez…Je suis un peu sado-masochiste sur les bords. Oui, oui. J’aime comprendre et affirmer mes choix jusqu’au bout. Donc j’ai lu le tome 2. Alors que j’avais dit que je ne le ferai pas, mon esprit tourmenté cherchait à être apaisé et se dire qu’ils s’agissait juste d’un extrême mauvais départ…

Fou rire.

C’est la même rengaine et pire encore. Exactement les mêmes actes sordides et malsains sous couvert de la « passion » de Slade (remarquez donc par là qu’il est une pâle copie de Rage). Je ne ferai pas de critique sur le tome 2. Celle sur le 1 suffit amplement à montrer mon désarroi.

Affinités :

Ce livre peut plaire aux lecteurs appréciant fortement l’érotisme, non gênés par les ébats avec des dialogues crus. Il plaira aussi à ceux supportant et/ou aimant beaucoup les personnages masculins très possessifs et autoritaires. Et il intéressera ceux qui ne recherchent pas forcément une profondeur d’intrigue.

13 réflexions sur « Hybrides, Tome 1 : Rage »

  1. Comme toi, je n’ai pas spécialement adhéré malgré le succès de cette saga. C’est vraiment leur première fois qui m’a choquée. Même si elle a pris du plaisir, cela reste un viol ! Je ne cautionne pas… Cela m’a révoltée. Non, c’est non.
    Contrairement à toi, je n’ai pas été maso au point de lire Slade ! xD Mais je suis rassurée que ce soit pareil/pire. Parce que du coup, je ne tenterai pas, même par curiosité.
    Bref, je te rejoins sur pas mal de points. 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. Oui ! Quand j’ai lu ce livre, directement, j’ai cherché à voir les autres avis. Je n’ai personnellement pas vu énormément de critiques positives (ce qui m’a franchement rassurée), et celles négatives me faisaient me dire que je n’étais pas si drastique que ça. C’est tout à fait le viol qui m’a rebuté. Tu as tout dit : non, c’est non.

      Aimé par 1 personne

  2. 😯 wouah ! Sacrée critique. Je passe mon chemin, pour le côté « viol », d’une part même si je pardonne certaines choses (une fois mais pas deux) à certains auteurs, et d’autre part… Si l’histoire (qui aurait pu être très sympa) n’est que prétexte à l’érotisme, c’est assuré que je n’aimerai pas…

    Aimé par 1 personne

    1. Oh oui, tu as pu constater que je ne mâche pas du tout mes mots. Je pardonne pas du tout l’usage de viol dans ce style. Avec In these words (que tu as vu que j’ai adoré), bien que ce soit très dur, les personnages sont cohérents, ça a du sens, le viol n’est pas dénaturé par la suite pour que ça passe crème. Ici, c’est très mauvais, j’ai eu l’impression de lire un très ancien yaoi (où là aussi auparavant le « non » était du beurre pour les mangaka, mais ça a bien évolué ! Dieu merci). Bref, quand à l’érotisme, je n’exagère pas en disant que tout le livre repose sur ça :c’est des tonnes et des tonnes. Tu ne rates rien.

      Aimé par 1 personne

      1. Peut-être que tu viens de mettre le doigt sur quelque chose qui m’intrigait à propos d’un auteur et de sa constance à mettre en scène un viol qui me pose problème. Je lui en ai fait part (pas sur les avis que j’ai pu faire pour ne pas spoiler), il m’a expliqué un peu pourquoi c’était récurrent. Toutefois, je lui ai aussi dit que ça me paraissait un peu fou qu’une romance puisse tenir la route à ce point en commençant par un traumatisme aussi sévère. Je pense que c’en est un, obligatoirement, peu importe les circonstances qui peuvent faire culpabiliser bourreau et victime. Mais comme je pense qu’il est baigné dans la culture du yaoi (que je ne connais pas donc) ça pourrait expliquer son envie de travailler ce trauma sous différentes formes.
        Bref. Merci ^_^
        Je pense que pour In these words l’ambiance est assez sombre tout du long non ? Mais il me tente aussi. Je verrai.

        Aimé par 1 personne

      2. C’est l’auteur du roman dont tu parles qui lit aussi des yaoi et qui l’exploite donc sous diverses formes ?
        Je suis entièrement d’accord avec toi ! Ça reste un traumatisme ! Mais justement les anciens yaoi (et Hybrides), bien que la victime dise non qu’elle supplie par la suite, une fois le viol accompli les auteurs font genre : « c’était incroyable, j’avais jamais ressenti ça avant, ça fait longtemps qu’on ne m’avait pas touché et que je n’avais pas pris mon pied » et hop, le couple qui vit sa meilleure vie est constituée Mais non !! Ça marche pas comme ça en fait ! Cette façon de faire me fait exactement penser à la manière de voir les choses tordues des violeurs « elle/il disait non mais elle /il a aimé ça, c’était juste pour faire son /sa prude. » c’est malsain. Et viewfinder par exemple qui est un ancien manga (SM, viol, drogue et j’en passe) est de ce genre. Tandis que In these words * ya pas de couple qui se créée avec le violeur/meurtrier. Ça reste sombre tout au long, c’est vraiment le premier yaoi qui traite très bien ce thème. La victime reste forte mais elle hait son violeur. Ça, je peux lire avec intérêt. Pareil sur le syndrome de Stockholm (l’auteur a intérêt à savoir gérer les étapes là aussi).
        J’ai commencé à lire des yaoi violent très jeune, je suis du genre précoce dans la lecture mais 0/20 à moi dans la réalité. Alors il y a vraiment des choses que j’ai vu évolué et que je ne laisse pas passer. C’est par rapport à ça aussi que je fais mon ressenti. C’est impossible pour moi d’aimer une œuvre essayant de maquiller un viol, on est en 2018.

        Aimé par 1 personne

      3. Je cherche la meilleure façon de répondre à cela. Je ne crois pas que ses héros vivent l’expérience du viol comme étant une bonne chose. Je veux dire, il ne dédramatise pas les situations. Seulement quand ils finissent par tomber amoureux, le fait que cela ait pu commencer dans la violence et la souffrance me gêne vraiment. Mais dans ses romans, il y a des contextes. Ce qui n’excuse pas tout, bien entendu. Et je pense qu’il a une vraie volonté de donner au héros victime la capacité du dépassement. Je ne sais pas si tu me suis… Mais voilà, j’avoue avoir été un brin choquée parfois par ses écrits mais je n’ai rien lâché même si sur certains j’ai failli le faire. Heureusement, ce n’est pas dans tous ses textes que l’on retrouve cette thématique.
        Et pour ta première question, c’est le viol en lui-même que je pense qu’il a envie de traiter de différentes façons… comme ce n’est pas un sujet que j’estime léger, certaines situations me paraissent tordues.

        Aimé par 1 personne

  3. Je comprends que ça peut pas plaire à tout le monde. Perso, comme je le disais dans mon article, il y a certains des Hybrides que j’aimerai bien suivre. Si vraiment c’est toujours la même chose, je ne sais pas si je vais tout lire parce que 11 tomes… long.
    Après c’est vrai que y a plein de trucs problématiques, je ne dis pas le contraire !

    Aimé par 1 personne

    1. Ce sont des trucs trop rédhibitoires pour moi, du coup j’ai pas continué. Si jamais tu cherches un livre de fantasy urbaine avec de l’action et des personnages atypiques, je te recommande Cendresa de Phoenix Pharell. Pour la fantasy, je te conseille Les accords corrompus 🙂

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.