Mers mortes

Genre : Dark Fantasy

Editeur : Scrineo

Résumé  : mers-mortes-1211147

Les humains ont massacré les mers et les océans. L’eau s’est évaporée ; les animaux sont morts.

Quelques années plus tard, les mers et les océans reviennent. Ils déferlent sur le monde sous la forme de marées fantômes et déplacent des vagues de poissons spectraux, tous avides de vengeance. Les fantômes arrachent leurs âmes aux hommes et les dévorent. Bientôt, les humains eux aussi seront éteints… Leur dernier rempart face à la mort : les exorcistes.

Caste indispensable à l’humanité, les exorcistes sont bien entendu très convoités. L’un d’eux, Oural, va se faire kidnapper par une bande de pirates qui navigue sur les mers mortes à bord d’un bateau fantôme. Voilà notre héros embarqué de force dans une quête sanglante et obligé, tôt ou tard, de se salir les mains…

Mon ressenti : 

Mers mortes est un récit écologique dans un univers sombre et violent !

Vous le savez maintenant, j’ai enchaîné les écrits d’Aurélie Wellenstein dont je trouve la plume addictive et efficace. Elle va droit au but et ses mots percutent !

Dans mers mortes, l’auteure nous place dans un bastion : une citadelle qui comprend environ mille hommes. Mille survivants en France après la disparition des mers, des fleuves, des océans, des eaux. Ce groupe de survivants, rappelle des moutons parqués et guider par leur berger : Oural.

Oural est un exorciste, à chaque marée haute, il lutte contre ce qu’elle renferme pour garder en vie les habitants de son bastion. C’est-à-dire une marée fantôme chargée de monstres marins décédés, les yeux noirs, morts et vides, les flancs arrachés, en putréfaction, qui crient vengeance et qui moissonnent les âmes de leurs anciens bourreaux : les hommes.

Vous voyez déjà le tableau : le récit est clairement une oeuvre engagée sur l’écologie, le respect de l’environnement et la défense de la cause animale. La critique est très explicite : que ce soit concernant les delphinariums, la surpêche, la pollution des océans et des mers : le fait qu’un 8e continent uniquement constitué de déchets existe (il existe vraiment), la brisure de l’écosystème, la disparition de la nourriture basique de certains mammifères qui entraîne une réaction en chaîne, causant leur extinction à tous, et enfin, la cruauté des hommes : harponnant des animaux marins innocents, découpant leurs membres pour le plaisir, avant de les relâcher dans la mer par pure cruauté et en rire en les voyant couler, teintant les eaux de leur sang. 

La pioche lui ouvrit les flancs, lui crucifia les nageoires…Sa mère agonisait à quelques centimètres de lui, incapable de proférer le moindre son. Et lui aussi mourait, mourait, mourait, sur la plage écarlate. 

Vous me savez rancunière, la riposte marine est à mes yeux justifiée. Et je pense vraiment qu’à ce rythme, on va finir par fondre plus vite que des glaces au soleil. Regardez la canicule qui a eu lieu. Souvenez vous ce que vous avez ressenti à ce moment et imaginez cette sensation décuplée par un soleil de 60 degrés (dans le livre, en Equateur, c’est 150 degrés : invivable).

Le réchauffement climatique, les fontes glacières, la sécheresse qui fend le sol, tous ces éléments entraînent la raréfaction d’éléments naturels nécessaires à l’homme : il reste environ 5 ans avant l’extinction totale, avant que les dernières formes de vie telles que le peu de plantes restantes s’éteignent, et les hommes avec, par manque d’oxygène. 

Bengale, un pirate d’une prestance qui captive son équipage prêt à tout pour lui, est bien décidé à mettre un terme à cet engrenage mortel. Il n’hésite pas pour son objectif à se salir les mains, à ajouter sur sa conscience des crimes affreux. Une cause noble, des moyens sales. Un personnage bien construit, qui m’a fait osciller entre colère contre lui de soumettre ainsi Oural à sa volonté, de vouloir le posséder et le briser, et tout de même une certaine appréciation du fait qu’il est conscient que ses mains sont pleines de sang. 

On suivra donc ces deux hommes et les membres de l’équipage (qui ont eu des vies affreuses) affronter les marées hautes, les marées noires, pris au piège comme les animaux marins lors d’un écoulement de pétrole dans la mer qui les asphyxient, les poumons pleins de mazout, les cauchemars leur faisant revivre les derniers instants de ces êtres innocents et victimes de l’homme, dans la quête de Bengale qu’ils ont tous embrassés.

Je finirai sans doute par mourir de frustration à force de lire les fins de cette auteure, je m’y attendais à cette finalité, et j’aurai voulu plus ! Surtout concernant la relation particulière entre Bengale et Oural.

Affinités :

Si vous souhaitez lire un récit engagé sur les conséquences catastrophiques que créent les actions irréfléchies et indifférentes de l’homme sur la nature, mais dans une version fantasy, pour prendre de plein fouet (encore plus) conscience des actes atroces commis contre les animaux ou les dégâts qui leur sont causés, Mers mortes vous transportera sur ces eaux là. C’est sombre et une part de vérité irréfutable s’y trouve, les informations actuelles nous le démontre encore plus, les mêmes phénomènes s’y déroulent, ce livre tire une énième sonnette d’alarme. Je recommande tout de même à ceux très sensible à la cause animale de prendre garde. Les passages peuvent être bouleversants. 

Ma note : 17,5/20

16 réflexions sur « Mers mortes »

  1. Wouah ! Ce titre donne l’impression d’être un coup de poing, il va falloir que me le procure et que je le lise au plus tôt.
    Et vu comment tu en parles, il devrait être présenté ou devenir ambassadeur d’un mouvement écologique pour sauver la planète, ça pourrait peut-être en faire réfléchir plus d’un…
    Merci pour la chronique !

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  2. Hiiiii, super contente que tu aies aimé ce roman sombre, cru, prenant et écologique ! Effectivement, la critique est très explicite, engagée et bien menée avec cette riposte marine. Je te rejoins sur bien des points. A mes yeux, c’est l’un des meilleurs de l’auteure. 🙂

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    1. Ouii! Je le place juste après le Dieu oiseau, il m’a vraiment beaucoup plus, j’en parle autour de moi comme une poule qui caquete mdrr. Hâte de voir ce qu’elle réserve pour la suite, c’est rare que j’enchaîne autant de livres du même auteure mais comme j’ai dit sa plume est efficace sur moi !

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  3. Et aller encore un livre de plus dans la WL! XD
    Ton article titille vraiment ma curiosité, le sujet me tente énormément et il faudrait vraiment que je découvre cette autrice ! Par contre tes derniers mots « Je recommande tout de même à ceux très sensible à la cause animale de prendre garde. Les passages peuvent être bouleversants.  » me questionnent :O

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    1. En fait, comme tu as pu le voir dans l’extrait que j’ai donné, il y a des descriptions des sévices subis par les animaux marins dans leur vivant, et c’est dit crûment, sans diminuer les faits ou tourner autour du pot. Je sais que certains sont très sensibles à la cause animale, donc je préfère prévenir qu’ils pourront être très attristés en lisant certains passages.

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