Genre : Josei
Editeur : Akata
Résumé :

« Malgré les obstacles. Malgré la froideur des institutions. Je refuse d’abandonner ! »
À cause du harcèlement sexuel qu’elle a subi, Satsuki a fini par quitter son travail. C’est finalement grâce à une association d’entraide pour les femmes, dans laquelle elle s’investit, qu’elle réussit à sortir la tête de l’eau.
Commence alors pour elle un long et fastidieux combat contre l’État. Désormais, elle ne veut plus se taire, elle veut faire reconnaître ses droits et les conséquences du harcèlement en entreprise…
Mon ressenti :
Akata manga a l’œil pour dénicher les œuvres pouvant faire chavirer mon petit cœur !
Parmi leurs mangas aux thèmes sociaux et importants qui ont réussi à me bouleverser comme En proie au silence (ici) et Perfect world (ici), on peut rajouter Moi aussi (ici, le tome 1) car le tome 2 conclu brillamment cette duologie qui est un concentré d’émotions fortes et de sentiments puissants !
En tant que femme, sans doute ai-je été particulièrement touché par la lutte de Yamaguchi, mais je suis persuadée que peu importe le genre, il est impossible de rester impassible et indifférent à cette histoire.
J’ai ressenti de l’admiration à la voir mener des batailles sur plusieurs fronts. Elle a su rester du début à la fin, une vaillante combattante pour ses droits et sa dignité. Toutes ses difficultés et ses blessures ont été admirablement déroulées par Reiko Momochi, autant sur le plan intérieur, sa psyché, sa personnalité, ses ressentis, ses craintes, ses peurs, ses angoisses, que sur les plans médico-socio-juridique et économique.
Le travail de fond se ressent, rien n’est laissé de côté. La mangaka met en avant les embûches rencontrées dans la vie d’une personne victime de harcèlement post-licenciement, et ce, du degré le plus « léger » au plus grave, lorsque le harcèlement sexuel débouche sur la création d’orphelins, parce que la victime va si mal qu’elle ne parvient jamais à se relever.
Toutes les thématiques sont abordées : le problème d’argent causé par l’absence de travail, la difficulté de se remettre en selle après un traumatisme émotionnel, la contrainte de la société qui nous pousse à croire qu’on va suffisamment bien pour rapidement reprendre un emploi (avant de refaire une crise parce que non, ça ne va pas du tout), le regard -parfois violent et choquant- du public sur un problème social, l’absence de considération de l’Etat pour le harcèlement sexuel en tant qu’accident du travail, et bien d’autres encore.
Chaque page permettait de voir combien il est dur d’obtenir justice quand cela concerne un phénomène social vu comme banal, normal et inscrit dans les mœurs, à quel point cette dernière est très lente, qu’il faut quasiment avoir la rage au ventre pour ne pas être mis de côté par les procéduriers et même se mettre l’Etat à dos pour changer les lois.
Faites par les hommes, les lois ne sont pas immuables, elles ne sont pas parfaites et ne sont pas forcément justes. Simple consensus de la majorité, quand les minorités sont opprimées par l’absence de protection que les normes créent, c’est à ces voix cassées de se faire entendre pour combler les lacunes et rappeler qu’elles aussi existent et qu’elles comptent tout autant que les voix de ceux dominants.
Plus qu’une histoire de genre et de sexe, c’est une histoire d’humanité que l’autrice nous a livré en montrant par étapes les balles qui se renvoyaient entre le camp de la victime, de ses soutiens, de sa famille, de l’Etat et de son ancienne entreprise.
J’ai ressenti de nombreux frissons au cours de cette lecture. J’étais immergée complètement dans cette lutte féministe mais surtout humaine. Autant les femmes sont les plus sujets à cette infraction pénale, autant les hommes peuvent aussi en souffrir et essuyer l’effet pervers de renoncer encore plus à en parler car certains remettraient en question leur virilité s’ils avouaient en être victimes.
Basée sur une histoire vraie, Moi aussi a été ponctuée des faits réels ayant secoués le Japon et enrichissant le récit de cause à effet auxquels on ne penserait pas forcément de prime abord.
Chapeau à l’autrice pour avoir su garder une note si juste constamment, encore plus avec la fin du tome qui montre que malgré l’avancée des consciences, un énorme travail reste à faire, car certains continuent à être insensibles aux voix qui portent les problématiques sociales.
Moi aussi est tout simplement l’exemple des prémices d’une lutte que bon nombre d’entre nous continuent à exercer, y compris en 2020. …
Ma note : 19/20
Coup de cœur !
Une lutte qui n’est pas prête de s’arrêter je pense… Mais qu’il faut continuer de dénoncer et de combattre que ce soit en vrai ou en fiction ! ❤
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C’est hélas vrai, qu’elle s’arrête serait une utopie
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Il faut vraiment que je tente la lecture de ce manga. 😊
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Je le recommande au plus grand nombre 😉
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