
Depuis de nombreux tomes, l’autrice préparait le terrain pour cet événement. Avec une bonne mesure, elle a montré l’évolution autant physique que mentale de Kagetora, de ses aspirations, et de ses désirs. Son profond attachement envers son aîné ne fait aucun doute, sa loyauté envers sa famille aussi.
Elle ne s’oppose pas à ses proches, elle les protège de toutes ses forces, et ce, même en les trompant si nécessaire, si cela peut apaiser par exemple, l’âme mourante de sa mère.
Tout au long du récit, l’autrice a su ajouter au bon moment des personnages secondaires, sans que leur présence ne paraisse superfétatoire ou vide de sens. Elle a même su créer une scène tragique superbement réalisée avec l’un d’eux.
Au cœur de cette silencieuse guerre froide qui se déroule entre les factions pro-Harukage et pro-Kagetora, la tragédie fleurit.
Tout en montrant finement comment une insurrection silencieuse peut se dérouler, à coups d’espions, de messes basses et de faux semblants, l’autrice élève la tension en superposant les faits historiques avec son interprétation, et en hésitant pas à secouer le lecteur.
C’est sans doute pour tout cela qu’avec un certain flou, surtout quand on ne connaît pas l’histoire de cette époque et qu’on sait que l’autrice a une certaine largesse narrative, on analyse les évolutions pour essayer de deviner le fin mot de l’histoire.
Harukage et Kagetora finiront-ils par s’entre-déchirer ? Kagetora s’ouvrira-t-elle le ventre par loyauté envers son frère souverain ? Comment ce conflit sans cesse attiser de charbons ardents par les vassaux belliqueux ou fidèles envers Harukage se terminera-t-il ?
Beaucoup de questions ont le temps de germer dans notre esprit lors de cette lecture qui se déroule impeccablement, avec une fluidité certifiant la qualité narrative d’Akiko.
Une réflexion sur « Le tigre des neiges, Tome 4 »