Beastars, Tome 11

Genre : Shonen

Editeur : Ki-oon

Résumé :

La tension monte au club de théâtre… Depuis que Legoshi sait que Rizu est un assassin, il ne le supporte plus. La situation explose dans les vestiaires, et les deux carnivores en viennent aux mains… Le combat est interrompu, mais le loup n’a pas dit son dernier mot : le duel final aura lieu le 31 décembre.
Il ne lui reste plus qu’à convaincre Louis d’y assister… Un déguisement incongru lui permet heureusement d’approcher le cerf ! Plus que trois jours avant la date fatidique… Face à un adversaire aussi redoutable que le sien, Legoshi a-t-il une chance de l’emporter ?

Mon ressenti :

Le 11 tome de Beastars se démarque une fois de plus par l’intelligence de l’autrice !

Sa grande qualité narrative transparaît dans l’écriture de ses personnages. Ils sont complexes et nuancés, avec des ressentis parfois confus mais très réalistes, allant jusqu’à se mentir eux-mêmes. Cet effet est un plus mélioratif de l’oeuvre car, le lecteur ne pouvant que suivre la valse des émotions des protagonistes, finit tromper et surpris quand il se rend compte d’à quel point leur psychologie était approfondie et réservait des éléments inattendus.

Rizu a été celui ayant le plus démontré ce fait : l’embellissement de ses souvenirs, complètement tordus et loin de la réalité, venait d’une envie de lier un lien d’amitié fort et permanent avec Tem. Un lien qui dépasserait leur condition de carni et d’herbi tout en leur permettant de vraiment se comprendre : de voir leurs différences, mais d’échanger sans une crainte interne que cela pourrait mal tourner. Hélas, il n’a pas su maîtriser ses instincts primitifs et blessé, il s’est leurré face à son crime.

Ce qui est plaisant est la manière dont deux portraits de lui ont été construits à travers les tomes, et aussi comment il réagissait au fil du temps face à la curiosité de Legoshi qui enquêtait sur le meurtre de Tem. En réalité très lucide sur ce qu’il s’est passé, les passages sont crus et montrent combien il avait lui-même conscience d’avoir été un monstre, ne se souvenant plus que du goût de son ami.

Cela permet aussi d’opposer deux états d’esprit : avec Legoshi et Rizu, chacun étant une vision possible de ce que c’est que d’être un carni.

L’autrice casse les mécanismes habituels, tantôt au sommet d’une scène stressante où énormément de choses dépendent, elle remet un rythme plus lent, d’un coup de maître déclenchant le rire tant on ne s’y attend pas. Mais d’une manière harmonieuse, on reste dans l’histoire tout le long !

Cela démarque l’œuvre de biens d’autres, mais surtout montre à quel point elle est pleine de ressources et que ce n’est pas au 11e tome qu’il faudra craindre une baisse de régime !

L’apothéose de ce tome a été avec Louis, qui m’a surprise et ému, le faisant rester dans mes personnages favoris. Sa psyché et ses rapports avec autrui, souvent les carni, est intéressante sur divers points.

Il en a toujours voulu aux carni d’être si forts, tandis que lui était frustré de sa condition d’herbi, de proie. Pourtant, depuis le début de Beastars, l’autrice avait fait ressortir sa propre force à bien des moments. Il est lui-même plus fort que certains carni, ne serait-ce que par son caractère, son esprit de survivant et son intelligence.

Sa force à lui n’est pas dans son physique, mais elle n’en reste pas moins grande.

Ma note : 18/20

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