Focus sur Berserk, l’un des piliers du manga de dark-fantasy

Genre : Seinen

Editeur : Glénat

Résumé du tome 1 berserk-tome-1-860790-264-432.jpg

Il porte une épée plus grande que lui. Il est muni d’un bras artificiel en acier. Guts, le guerrier, est enrobée de feutrine noire… À son passage, déluge de sang et montagnes de cadavres lui font place. Un elfe du nom de Puck le suit après qu’il l’a tiré de mauvais draps. Opposant à la force de Guts son bagou, il est entraîné dans son univers d’ultraviolence. Sur son chemin, des hordes de démons. Son stigmate guidera-t-il Guts vers sa vengeance ?

Commentaire :  

Tout d’abord, oui. Les couvertures ne sont pas ouf. Donc je ne vais pas toutes les étalez comme du Nutella sur une crêpe.

Mon ressenti sur le tome 1 : 

Je le connaissais de nom depuis longtemps, beaucoup de gens m’en parlais mais je n’étais pas intéressé. J’ai essayé et à vrai dire, je n’ai rien ressenti lors de ma lecture de ce premier tome (ne partez pas ! la suite est mieux x) ). Ce n’est que le début donc je vais poursuivre. Mais à part du gore il n’y a pas grand chose dans ce tome. Le côté mystérieux ne me fait pas m’interroger plus que ça.

ça, c’était mon avis au tome 1. Je suis dans l’attente du tome 40. Si j’ai poursuivi, c’est par attrait morbide. Vous voyez le genre ? Vous savez que ça vous noirci l’âme comme l’abîme mais vous êtes étrangement fasciné par les ténèbres et vous poursuivez. Pensez à Nietzsche, « quand on regarde trop l’abîme, l’abîme nous regarde aussi. »

Cette citation suffirait pour faire un avis sur Berserk. Car quand vous plongez dans ce monde, vous n’en ressortez pas indemne.

Vous vous perdez.

Et à un moment, quand vous refermez le tome vous vous dites : Kentaro Miura est-il sain d’esprit ? Non.

J’ai commencé à apprécier l’histoire au tome 4. Avant, à mes yeux, ce n’était qu’un vide découpage de corps froids sans sel. L’auteur en fait, nous avait placé au milieu de son histoire, avec un personnage déjà adulte, dont il va par la suite, expliquer le vécu, par des longs flash-backs indispensables, et explicatifs. On comprends comment Guts en est arrivé là, ce qu’est sa quête, pourquoi des âmes démoniaques l’empêchent de dormir la nuit, pourquoi il est aussi abîmé, cassé et haineux….

Et des parties vous brisent le cœur ou vous glacent le sang.

Guts a eu une enfance horrible. Né d’un cadavre d’une femme, y’a rien qui va. Ce bambin était clairement maudit. Apprenant à manier une arme plus grande que lui dès son plus jeune âge. Allant sur les champs de bataille (de bataille !) en tant que mercenaire car ceux qui ne transpirent pas, ne mangent pas. Beaucoup d’horreurs et de souffrance pour un si jeune garçon. Et je ne raconte pas tout, ce n’est même pas un bout de l’iceberg ! Se faire trahir par les rares personnes qui comptaient pour lui, et puis se battre, transpirer des litres de sang (pas de sueurs, non, non), pour ramener l’esprit de celle qui compte à ses yeux : Casca.

Dans ce manga, vous verrez passez de nombreux personnages. Mais les principaux sont Guts, Griffith, et Casca.

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J’ai aimé Casca dès qu’elle est entrée en scène. Une femme forte, belle, courageuse, qui manie l’épée bien mieux que de nombreux hommes. Qui n’a pas peur de mourir sur un champ de bataille et qui impose le respect. Qui ne se laisse pas faire car elle a vécu l’horreur. Mais qui finit par avoir l’esprit brisé. Complètement en morceaux, elle ne peut même plus parler ni s’occuper d’elle toute seule.  

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Au fur et à mesure, le faucon blanc alias Griffith, montre son vrai visage ambitieux et froid. Calculateur, il est prêt à tout pour son ascension et utilise les autres comme des pions. Et vous êtes loin d’imaginer ce que je veux dire par là. L’envie de Griffith est si dense et infinie qu’il en est devenu un monstre inhumain au visage d’ange (je m’arrache les cheveux par poignées, tant je le hais, et quand je vois l’auteur le dessiner, ses cheveux blancs au vent car je SENS l’air sur mon visage. Vous vous rendez compte ?).

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Et puis Guts, que beaucoup trouvent sans cœur (FAUX). Il est certes sombre, tordu, cynique, froid et j’en passe, mais il n’est pas insensible. Sacrément tourmenté mais pas vide de cœur.

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C’est au tome 12, que j’ai enfin cessé de mettre des 10-12/20, pour un 16/20, tant je voyais à quel point tout était dense et bien fait.

Et c’est au 13, que l’auteur a marqué mon âme au fer rouge. Chiffre maudit de base, que j’ai jamais pu blairer, personnellement, il peint un véritable Apocalypse. C’est un tome très important. Très noir. Sombre. Dure. On a ressenti les émotions : haine, peur, désespoir, colère, rage de tous. De tous les innocents ployant comme des pâquerettes sous l’ambition de Griffith.

Griffith : Le rêve nous renforce et nous tourmente, il nous fait vivre et il nous tue. Et même s’il nous abandonne, ses cendres traînent toujours au fond de notre cœur jusqu’à la mort. Quand on naît homme, voilà le genre de vie auquel on devrait aspirer. Une vie de martyre, dédiée à un dieu répondant au nom de ‘ Rêve ‘ .

Au tome 18, surtout axé sur des fanatiques religieux qui blasphèment et pêchent d’une façon au-delà de mon imagination et salissent le nom de Dieu dans leurs bassesses, je ne cessais de me dire que Guts devrait se magner pour bien les charcuter car faut pas déconner non plus, ils le méritent énormément.

Vous voyez comment ça retourne l’esprit ?

Mais dans tout ça, Guts rencontrera de nouveaux alliés, tous assez colorés. Punk le petit elfe sera là pour diminuer l’atmosphère sombre. Et bien que certains détestent ça, moi je suis d’accord avec l’auteur. L’aura de son manga est tellement noire que les interventions d’humour avec Isodoro, ne change pas grand chose mais font du bien.

Le monde crée par Miura est riche et morbidement macabre (j’insiste). Il nous fait progresser à son rythme à travers Guts, un véritable guerrier dévoré par la rage et la haine. A l’état pure. Au point de faire mes cheveux se dresser sur ma tête. Et de me coller des frissons de tous les diables par certaines actions incroyables. La ténacité de Guts est au-delà de toute compréhension. C’est carrément impossible de tenir le rythme comme ça, surtout avec des blessures qui guérissent à peine, qui se rouvrent, avant de se faire calciner ou électrocuter (Oui.)

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Ses dessins n’ont pas cessé d’évoluer et les planches qu’ils nous livre à présent sont à couper le souffle !

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Kentaro Miura joue beaucoup sur les ombres et la lumière. C’est vraiment intégré à son manga. Et c’est beau parce que les couleurs d’âme sont inversées. Celui qui est blanc comme la neige avec un peau de lait est, à l’intérieur, aussi pourri que l’Abysse (Griffth), alors que celui couvert de cicatrice et de noir, a un cœur noble (Guts).

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Affinités : 

Ce manga n’est pas pour les âmes sensibles. Et je ne plaisante vraiment pas. Si un jour il y a une promo dessus, que vous gagnez au loto, ou que vous décidez tout simplement de commencer la série malgré le grand nombre de tomes, feuilletez-le avant de l’acheter. Je m’y suis embarquée sans le faire (un ami m’a passé l’entièreté de la saga). J’ai survécu car je suis un peu (beaucoup) tordue.

Il s’agit de héroïc fantasy (de dark fantasy). Il y a un condensé de sang, de tripes (littéralement, à tout bout de champ), de sueurs, de tourments, de tortures, de scènes horribles et macabres. Vous ne me croyez pas ? Inquisition des religieux : immolation, usage de la vierge de fer et autre instruments barbares, secte, adoration de Baphomet avec orgie, sexe, viols, cannibalisme (Oui.)

Pourquoi diable le lis-je alors ? Nietzsche. Souvenez-vous de Nietzsche.

Ma note à l’intégralité : 17/20

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13 réflexions sur « Focus sur Berserk, l’un des piliers du manga de dark-fantasy »

    1. C’est le cas ! Complètement ouf, même. Mais comme je l’ai dit, de premier abord ça m’avait un peu laissé de glace, puis j’avais trouvé sympa sans plus, sans comprendre l’encensement des gens autour de cette série. C’est vraiment le tome 13 qui a tout changé dans ma vie mdrr. Kentaro Miura est fort, aussi bien dans son scénario, que dans ses dessins et dans les émotions qu’il nous transmet.

      Aimé par 2 personnes

    1. Merci 😊 ça me fait très plaisir. Ce manga est tellement dense que j’ai préféré miser sur l’ambiance et les personnages principaux. Parce que, en soi, l’intrigue c’est surtout du decoupage de monstre sur son périple, donc j’ai ressorti ce qui m’avait vraiment plut à l’intérieur 😁

      Aimé par 1 personne

    1. Après, mes goûts sont assez sombre de manière générale en terme de lecture manga, j’ai lu plus de seinen que shonen ces derniers temps. Et concernant l’histoire, si c’est pas en BD, c’est en manga que je vais m’y pencher, genre Reine d’Egypte, très bien dessiné aussi, et qui m’en apprends plus sur cette civilisation sans forcément « rebuter » quand on n’apprécie pas trop l’Histoire. En tout cas, merci à toi 😉

      Aimé par 1 personne

  1. Bon aller… Je vais essayer de m’y mettre de ce soir, si tu ne vois pas un commentaire de « Beurre doux le retour du retour » c’est que je serais traumatisée dans un coin.

    Aimé par 1 personne

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